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Chemin de mémoire (W.B. 16)

samedi 22 décembre 2012, par Sébastien Rongier


On avait repris le chemin.
Redescendu le chemin du cimetière, le chemin au-dessus du cimetière


Le chemin de Portbou. On a laissé le plateau du cimetière pour rejoindre la ville.



Les signes de Walter parcourent la ville. Rien de géomantique. Rien qui ne renvoie à une image dialectique. Mais les signes de la visite. Comme des îlots d’abîme. En dialogue.




La ville est traversée autant qu’elle est une traversée. Traversée W.B.





Echange d’un passé, d’un lointain. Le passé est là et n’en finit pas.

Le passé en fragment ne répète rien du présent. Le passé se donne sans passion. Il s’affronte en morceaux. Des fragments de phrases, des dates. Quelques photographies. Et l’indication du cimetière. Celle, également, des pas même de Benjamin à Portbou. Avant les dernières collines, la dernière fuite, la peur de la police, les lois de Franco, les passeurs de frontières et grappes de réfugiés qu’on voit circuler dans ces rues espagnoles.


Evidemment partagé en voyant ces panneaux, ces indicateurs de mémoire qui fonctionnent tout de même comme des indicateurs culturels (la version policée de l’industrie culturelle de la mémoire aurait suggéré Horkheimer et Adorno) mais la ville semble être tellement tremblée par sa position d’incertitude, cette place d’être première et dernier, d’être zone… on aurait voulu que la ville soit la chambre des souhaits de Tarkovski mais elle est restée le lieu de passage et celui du disparu.


Sous nos yeux la ville disparaît : chaque jour. C’est sans doute pour cela qu’on y retournera. Pour mesurer ses configurations, ses bifurcations et ses tendances neutres.





L’ensemble des Variations W.B.






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