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Description d’un coup de… (1)

lundi 13 octobre 2008, par Sébastien Rongier

Les mots s’écartent, se séparent. larges. fondus. repérés dans l’écho lointain d’une sonorité déformée. confondue avec le mot, le signe juste avant qui souligne une direction perdue. C’est partout et se cherche. en résistant. sur la carte trouée par des lettres terroristes, des repères que l’on croyait. aller devant. s’effondrent. antépénultienne en crise. Et ça crie de partout. fragmenté de l’intérieur. une épuisante douleur. folle. D’un sens qui s’absente dans un tourbillon. en escalier. Il n’y a plus de symboles. simplement des rencontres aléatoires et dictées par l’espace. Où poser l’œil ? C’est bien ça le risque. Sur rien. On ne repose plus sur rien. Car l’espace est devenu friable. Tendre et vorace de lui-même. Epanouissement dissonant.

Un mot. Un premier mot. Un est le premier mot. Il est centre majuscule et gras en haut de la page. C’est lui qui annonce et soutien les quatre mots suivants : quatre lettres, deux lettres, trois lettres. L’espace est distribué vers le haut, formule liminaire, imposante, une sorte de frontispice. Il faut attendre la page suivante, laisser passer tout l’espace de la page, trouée immaculée.
C’est après que l’on comprend voit et découvre le déchaînement des mots. D’abord parce que la deuxième page est blanche. Déjà. Encore. Il faudra attendre la troisième page pour reconnaître des mots jetés, des mots qui ne sauraient plus s’aligner ailleurs que sur eux-mêmes. Le cinquième mot arrive de loin. Marge à gauche. Cinq lettres qui claquent, écrasent dominent la phrase qui s’évapore déjà en bas de la feuille.

En bas de page, minuscule, marge à gauche sont apparus les derniers mots ; en boucle, ce sont les premiers… une sorte de bulle qui s’effondre, s’affaisse au dedans d’elle-même : six cent onzième mot : trois lettres.