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Une couverture pour The Party

vendredi 10 mars 2023, par Sébastien Rongier

Je dois avouer que ce plan, ce photogramme a été assez évident pour moi.
Le personnage est seul. Il cherche une solution pour récupérer sa chaussure. Le premier gag va en engendrer un autre. La mécanique se met en place. Mais le personnage semble jouer et jouer un rôle comme s’il était regardé... alors que tout le monde lui est (et lui sera) indifférent.
C’est le petit film dans le film, le comédien qui joue avec son personnage.
Et puis, c’est l’oeil en coin, faussement caché, vraiment encadré, le jeu génial de Peter Sellers que Blake Edwards réussit à contenir dans un espace d’improvisation et de confiance. Tout est là dans cette image suspendue, juste avant le désastre dans lequel le personnage Hrundi V. Bakshi conduira la maisonnée. Elle est là, dans le flou de l’arrière-plan (comme le montre le plan complet avant le recadrage pour la couverture).
Et d’une certaine manière, le spectateur en suivant ce regard, en ouvrant les pages du livre, entre dans la mécanique de ce désastre en comédie.

J’aime aussi particulièrement cette image et ce moment de pure bonheur au milieu d’un espace devenu pure abstraction. Mais la malice autant que la naïveté de Hrundi a disparu ici... comme la maison.

J’aime aussi particulièrement ce plan car il me semble trahir la vie de ce plateau si particulier. Si l’on regarde bien la séquence, il me semble (et c’est une piste que je soutiens) qu’à cet endroit précis ce n’est pas le personnage Michèle Monet qui rit mais bien l’actrice Claudine Longet qui n’arrive pas à réprimer un rire devant une nouvelle folie de Sellers. Mettre cette image image en couverture m’aurait plu mais j’aurais été le seul à en comprendre le sens (et le choix)... sauf quand le lecteur aura refermé le livre.

Enfin, j’aurais pu mettre ce plan, ce photogramme car pour moi Steve Franken est la grande révélation de ce film. A force de le voir et de le regarder, il est évident qu’il est la véritable vedette du film. Mais cela implique de regarder les à-côtés et les arrières-plans... ce qui est un autre axe de réflexion qui se dégage de cette analyse.