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Rebours
mardi 30 décembre 2008, par
Ce serait une sorte de compte à rebours : dans huit jours sortie officielle du livre, Ce matin, accueilli par Flammarion. Et bien sûr, on n’y pense pas.
Un peu tout de même. Quelques envois en retard, quelques remarques d’amis sur l’écriture, la construction, la question du retrait, la place de l’auto(bio)graphique, etc.
Et bien sûr quelques réflexions qui tournent en solitaire.
Et puis quand François Bon évoque la rentrée de janvier en citant Ce matin (merci), on découvre que Philippe Vasset, Jean-Paul Goux, Leslie Kaplan, Tanguy Viel... on voit aussi que Jean Rolin... seront les grands auteurs de la rentrée. Il y en aura sans doute de nombreux autres (à dire vrai, on en sait pas grand-chose) mais ceux-là, on les admire et on les lit depuis longtemps... il arrive même de réfléchir sur leurs livres, d’écrire sur leurs livres (notamment ici).
Bref, être bien loin de soi, encore de belles lectures en janvier.
Et bien sûr, on ne pense pas à sa propre parution. Non.
Cela dit, il a encore fallu faire des photos. Drôle de truc tout de même cette équation entre livre et photos [1]. Le rendez-vous de décembre, avant-veille de Noël avait lieu près de Pigalle, entre le neuvième et le dix huitième. Petite ballade photographique dans le quartier à s’arrêter sur des murs colorés, des perspectives incertaines, des recoins. Un jour prochain, on fera le rebours des photographies : photographier le vide de la pause, les blocs de couleur au bord de toute silhouette, retardée de toute apparition.
Et tout cas remerciements à Philippe Matsas pour ce moment d’échange et cette belle rencontre matinale qui a mis en retard parce qu’on a parlé de Flaubert après les photographies.
Mais curieuse séance tout de même puisqu’au hasard de la flânerie, on a presque pu frôler un lieu du livre, comme si le hasard objectif (ou l’objectif du hasard, comme on voudra en cette circonstance) devait rabattre les pas vers ce qui s’est éloigné et ce qui ne cessera de revenir.
Comment penser à cette sortie quand on a tant de choses que l’on voudrait faire, finir, avancer entre les lectures, le travail et la vie qui sillonne à gros bouillons.
Petite liste des choses en cours qui permettent de penser à autre chose :
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— Finir de lire Courir d’Echenoz.
— Faire la note de lecture sur Le choc des métropoles paru aux éditions de l’éclat : lecture enthousiasmante.
— Finir de lire Rock’ n roll de François Bon (le retard pris est impardonnable mais savoir déjà par quelle phrase commencera la note de lecture).
— Avancer le projet de « Description d"un coup... ».
— Poursuivre la lecture à haute voix du soir : L’enfant de Jules Vallès.
— Revoir Journal intime de Moretti et trouver que la première partie de déambulation dans la ville romaine, les travellings de façades sont de toute beauté.
— Espérer trouver le temps pour une note de lecture sur le livre magnifique d’Emmanuelle Pagano Les mains gamines.
— Se mettre à la lecture de Un son désenchanté de Jean-Paul Olive.
— Trouver le temps de poursuivre le projet d’écriture commencé sous le titre très provisoire de Scènes de l’abandon.
— Penser aux chiens errants de Sukhothai... à cause de Jean Rolin justement. Souvenir très précis de la visite du site à vélo et de la présence, d’abord discrète, de chiens errants. Mais au long de la journée de les avoir repérés, ces chiens. Et au bout de la journée, sans n’avoir rien dit, être convaincu qu’ils nous suivaient : et de commencer la fiction en pédalant plus prestement parce que le jour commençait à tomber.
— Regarder ce qui n’en finit pas de grandir, de changer.
— Commencer à travailler sérieusement une intervention en mai. On a sorti Virgile, Ovide, Blanchot, Beckett et le concert Altamont. On commence doucement à réfléchir.
— Penser aux préparatifs du dîner du 31.
— Penser à parler de la collection Art, pensée & Cie qu’on met en place sur publie.net, penser à relancer ceux qui...
— Demander à Flammarion le livre de Rouja Lazarova Mausolée, à cause de la Bulgarie, parce qu’il y a longtemps.
— Préparer la rencontre du 16 janvier autour de la collection de Jérôme Mauche « Les grands soir » aux éditions Les petits Matins. Et donc de relire les livres, ceux des invités Cécile Mainardi, Joseph Mouton, Anne Parian et Marco Boubille.
— Aller au cinéma quand on pourra parce que la dernière fois c’était pour Hunger de Steve Mc Queen... on se remet doucement du choc. Et l’envie d’écrire quelque chose là dessus qui démange.
— Peut-être ouvrir prochainement le Tarkos qui vient de paraître.
— Et trouver le moment pour ouvrir le Pavese, le magnifique Quarto concocté par Martin Rueff.
— Prendre le temps d’acheter un nouveau lecteur MP3 qui a lâché définitivement à la station Tolbiac en cette fin décembre.
— Refaire le lit le matin.
— Répondre à quelques messages en retard et oublier celles et ceux qui vous tournent le dos.
— Ecrire sur l’oeuvre de Jean-Pierre Thiébaut et trouver le moyen pour republier ces livres épuisés qu’on a devant soi.
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Alors bien sûr, ce livre qui arrive le 7 janvier... on n’y pense pas. On n’a pas le temps. Bien sûr.
[1] Sur la photo de couverture, juré craché : même pas coiffé... d’ailleurs je ne me coiffe jamais, c’est pour l’heure littéralement impossible.