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Alma a adoré , une histoire d’édition

vendredi 13 décembre 2019, par Sébastien Rongier

Tout est parti d’une invitation à la Maison de la poésie. Programmant pour remue.net quelques rencontres à la Maison de la poésie à Paris, j’avais découvert les éditions Marest et j’avais trouvé intéressant d’inviter l’éditeur et quelques quelques uns des auteurs de cette maison. Car sa ligne éditoriale cherchait volontairement à articuler littérature et cinéma.
A l’occasion la parution du romanBrune platine de Séverine Danflous, j’avais mis en ligne une petite note de lecture et proposé un entretien avec l’éditeur Pierre-Julien Marest autour de sa maison. C’était en janvier 2018. En mai, l’idée d’une rencontre fait son chemin. Elle est programmée en novembre 2018.

La soirée se construit, je lis les livres et prépare la rencontre. La soirée se déroule dans une très grande convivialité autour de trois auteur Noël Balen, Luc Chomarat et Séverine Danflous... et en compagnie de l’éditeur Pierre-Julien Marest.


La soirée qui suit cette rencontre est très joyeuse et l’on parle beaucoup de cinéma, à commencer par des regrets persistants. Je viens de publier aux États-Unis et anglais, dans un volume consacré à Louis Malle un article consacré à Vanya on 42nd Street. Je suis très triste de voir l’ostracisation critique persistante en France de ce grand cinéaste.

Les échanges se prolongent, j’évoque les chantiers de travail et un cours que je suis en train de faire autour des citations de la séquence de la douche dans Psycho. Marest tend l’oreille, le sujet l’intéresse particulièrement. Je lui parle des des suites écrites par Robert Bloch et des suites cinématographiques dont il garde un souvenir vague. Les miens sont beaucoup plus frais et enthousiastes, moins sur la qualité cinématographiques que sur les pas de côté apportés par Perkins et sur les questions soulevées autour de cette hantise cinématographique.

Plus tard, Marest revient sur cette question qui le titille et me propose de l’approfondir. Il n’a pas besoin de le demander, je suis en train de le faire. L’année 2019 s’ouvre avec ce chantier et un essai qui avance, même si sa construction est d’abord complexe et brouillonne, faite d’allers et retour. Je simplifie, recompose et j’invente un dialogue avec l’œuvre en l’inscrivant dans mon existence, c’est-à-dire son lieu premier. C’est aussi ce qui se construit dans ce chemin d’écriture. De livre en livre, aller vers ces relations intimes avec un éditeur qui l’encourage d’ailleurs.

Quant à l’essai, la question centrale est celle de l’obsession pour ce film : qu’est-ce qui le rend si particulier ? si important dans l’histoire du cinéma ? La réponse ne pouvait être univoque. Il fallait compléter les questions esthétiques par des enjeux commerciaux et par les stratégies publicitaires propres à Hitchcock. C’est véritablement l’ensemble de ces paramètres, articulé à un moment de l’histoire du cinéma hollywoodien qui se cristallisent dans ce film de 1960. L’autre question celle des effets du film qui occupent la seconde partie du livre.

L’échange avec Pierre-Julien Marest, aussi riche qu’amical s’est prolongé dans la fabrication du livre entre illustration, et couvertures... une autre histoire, un autre billet donc... mais aussi les rendez-vous autour du livre, ainsi que la réception de cet essai.

Alma a adoré a paru le 22 novembre 2019 chez Marest Éditeur.